Eau Environnement

Pollution par les nitrates un arrêté a minima

Pollution par les nitrates un arrêté a minima
 Même si la qualité de l’eau du robinet s’améliore, la ressource en eau reste très contaminée par les nitrates en France. Et le nouvel arrêté actuellement en consultation ne devrait pas améliorer la situation !

La lutte contre les nitrates ? Un vieux serpent de mer qui date de l’entrée en vigueur de la directive nitrates adoptée il y a 25 ans pour réduire l’impact des pollutions d’origine agricole sur la qualité de l’eau.

Depuis, la France enchaîne les mesures, les plans de lutte, les programmes d’action, le tout pour limiter les rejets de nitrates et la contamination de la ressource en eau. Sans succès.

Lors de sa dernière révision, la carte des zones vulnérables a encore étendu son périmètre. La moitié du territoire est concernée, la ressource en eau y est trop polluée. Grosses consommatrices d’engrais azotés, les grandes cultures y sont surreprésentées. Elles y sont situées à 80 % et portent une lourde part de responsabilité dans cette pollution de l’eau par les nitrates.

Faute de résultats, la France est sous le feu des critiques de la Commission européenne. Les recours et les menaces de sanctions se suivent. En septembre 2014, la Cour de justice de l’Union européenne a condamné la France, accusée d’être trop laxiste dans ses programmes d’action contre les nitrates, même si la FNSEA, premier syndicat agricole, hurle de son côté contre l’excès de normes et de contraintes.

Sommé de se mettre en conformité avec les exigences de la directive européenne, le gouvernement vient donc de mettre un nouvel arrêté en consultation. Il révise et renforce le cinquième programme national d’action en cours contre les nitrates.

Pas encore signé, cet arrêté fait déjà l’objet de vives critiques. Saisie du projet, l’Autorité environnementale l’a jugé sévèrement, considérant que « les modifications apparaissent davantage motivées par la nécessité de répondre a minima aux attendus d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne que par l’ambition de restaurer les écosystèmes perturbés par l’excès d’azote ».

Bref, même si on parvient in fine à échapper à de lourdes sanctions, les rivières et les nappes d’eau souterraines risquent de rester tout aussi polluées !

Élisabeth Chesnais

source http://www.quechoisir.org/

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