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Epargne retraite : que faire de son vieux Perp

Epargne retraite : que faire de son vieux Perp selon cBanque.

Que faire d’un Plan d’épargne retraite populaire ouvert au milieu des années 2000, qui a rapporté moins de 2,50% en 2014 et qui affiche des frais de versement de plus de 3% ? Selon votre situation, il vaut peut-être mieux arrêter tout versement, ou en utiliser un nouveau. Explications.
Près de 2 millions de Perp ont été souscrits de 2004, année de lancement de ce produit d’épargne, à 2006. En septembre 2004, le magazine de l’UFC-Que Choisir titrait même une enquête « Perp, résistez à l’assaut des banques », faisant référence à leur propension à vendre un maximum de plans. Dans le lot, certains ont été vendus de façon hâtive, sans que l’épargnant ne comprenne toutes les contraintes de ce nouveau placement. Car le Plan d’épargne populaire est un produit « tunnel », avec de l’argent bloqué jusqu’au départ à la retraite, sauf cas exceptionnels. Il est donc conseillé d’y placer des économies sur lesquelles le titulaire ne compte pas à court ou moyen terme. De par son avantage fiscal (la déductibilité des versements, dans certaines limites), il convient avant tout aux contribuables les plus fortement imposés.

Lire à propos des atouts du Perp et du public cible : Faut-il ouvrir un Plan d’épargne retraite populaire pour défiscaliser ?

Quant à la stratégie à adopter pour un « vieux » Perp, elle dépend aussi du profil de l’épargnant : optimiser son ou ses plans pour les ménages aisés, ne plus l’utiliser pour les autres. Sauf possibilité de sortie anticipée (1), les contribuables figurant dans les tranches à 14% ou moins de l’impôt sur le revenu n’ont qu’une solution : cesser d’alimenter leur Perp, et privilégier d’autres produits plus souples, comme l’assurance-vie, pour leur épargne retraite.

Un transfert potentiellement coûteux
Les épargnants plus fortunés peuvent eux avoir intérêt à utiliser leur plan pour réduire leur revenu imposable. Mais faut-il utiliser un « vieux » plan souscrit dans une banque ou un réseau d’assurance ? Sur ces contrats, et même sur les contrats souscrits auprès de certaines associations d’épargnants, les frais de versement dépassent souvent 3% et grimpent parfois à près de 5%. Or, à l’image de ce qu’ils proposent pour l’assurance-vie, les courtiers en ligne mettent aujourd’hui en avant l’absence de frais sur versements sur leurs contrats pour attirer des souscripteurs. Un avantage de taille à l’heure où la rémunération annuelle moyenne des fonds en euros présents sur les Perp (2,54% en 2014 selon le régulateur) est en baisse, le rendement moyen tombant même à 2,41% pour les plans distribués par les banques. En clair : le rendement de la première année ne permet même pas de couvrir les frais de versement.

Contrairement à l’assurance-vie, un Perp peut être transféré d’un assureur à un autre (et donc d’un distributeur à un autre) à l’initiative de l’épargnant. « Sur internet, l’attrait du 0% permet d’enregistrer des transferts de Perp existants, pour des montants souvent supérieurs à 50.000 euros », relevait Bernard Le Bras, président de l’assureur Suravenir, au printemps dernier sur cBanque. Eric Girault, fondateur du site Mes-placements.fr et présent sur le marché du Perp en ligne depuis une dizaine d’années, affirme que les transferts représentent aujourd’hui 30% des ouvertures sur son site.

Il ne faut toutefois pas forcément se précipiter, puisque le transfert a un coût. L’indemnité va selon les cas de 2% à 5% de l’encours du Perp, 5% étant le maximum légal. Autrement dit, le contrat à 50.000 euros évoqué plus haut peut ainsi se voir amputé de 2.500 euros lors du transfert. Cependant, le législateur interdit toute indemnité pour les Perp de plus de 10 ans de détention (2). Ainsi, un plan ouvert en 2004 ou début 2005 peut actuellement faire l’objet d’un transfert « gratuit » chez l’assureur et le distributeur de votre choix.

Ouvrir un nouveau et conserver l’ancien
Rien n’empêche un particulier de détenir plusieurs Perp. Dans une logique d’optimisation de son épargne retraite et de limitation des frais, un contribuable peut donc laisser son ancien plan en sommeil, sans effectuer de nouveaux dépôts, et ouvrir un second Perp sans frais de versement. Une fois le 10e anniversaire du « vieux » plan atteint, le détenteur peut arbitrer en fonction de la performance de ses différents Perp : conserver l’ancien s’il est rémunérateur, sans l’alimenter, le transférer sur le second dans le cas contraire, ou encore effectuer le transfert sur un nouveau plan pour diversifier ses placements…

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