Les prix des appels surtaxés s’envolent par 60 millions de consommateurs
De nombreux professionnels ont profité de la récente réforme des numéros surtaxés pour augmenter le prix de leurs appels. La liste des coupables.
Toute médaille a son revers. La réforme des numéros surtaxés devait rendre la tarification de ces appels « plus simple, plus transparente, plus lisible ». Entrée en vigueur le 1er octobre, elle a effectivement élagué le maquis des tarifs et harmonisé le prix des appels depuis un fixe ou un mobile.
Mais à cette occasion, de nombreux services ont aussi augmenté leurs tarifs. Nous avions relevé, avant la réforme, les tarifs de 30 numéros surtaxés parmi les plus importants : ceux utilisés par les banques, les e-commerçants, les médias, les organismes administratifs…
Record : 47 % de hausse !
Selon nos constatations, 21, soit les deux tiers d’entre eux, ont augmenté. Certes pas tous de la même façon : 5 l’ont fait de façon minime (+ 1 centime/minute, par exemple), 6 ont augmenté seulement pour les appels les plus longs, et 10 ont subi une hausse franche et indifférenciée.
Ainsi les numéros de la Fnac et de la SNCF augmentent de 18 % en passant de 0,34 €/min à 0,40 €/min. Partis du même tarif, les numéros dédiés aux auditeurs de RTL et d’Europe 1 coûtent désormais 0,50 €/min, soit une envolée de 47 % !
Des augmentations simultanées
Dans un même élan d’unanimité, les trois principales chaînes de TV (TF1, France 2, M6) ont, elles aussi, augmenté le tarif du service dédié aux jeux ou votes d’émission de télé-réalité. Une hausse d’au moins 10 centimes par appel.
Il est d’ailleurs frappant de constater que plusieurs concurrents d’un même secteur ont souvent adopté des tarifs similaires. Ainsi les deux grands services météo facturent désormais l’appel 2,99 € (prix forfaitaire, quelle que soit la durée).
La Sécu et la CAF aussi
Même si leurs numéros surtaxés sont plus abordables, les services publics participent eux aussi à l’inflation. L’appel au 36 46 de l’Assurance maladie, au 39 60 de l’Assurance retraite ou aux numéros des différentes caisses d’allocations familiales est désormais facturé 0,06 € la minute. Soit un coût de 0,60 € pour 10 minutes d’appel, contre 0,36 € avec l’ancien tarif ! Toutefois, les appels les plus courts (moins de 2 minutes et 20 secondes) coûtent moins chers aujourd’hui qu’avant le 1er octobre.
La réforme a donc permis de nombreuses augmentations opportunistes. « Les prix n’avaient pas augmenté depuis vingt ans », se défend un professionnel des télécoms.
Attention au message tarifaire
Quelques rares baisses sont toutefois à signaler – preuve que l’inflation n’avait rien d’obligatoire. La Société générale a baissé le tarif de son principal numéro de 34 à 30 centimes la minute. Et Pôle emploi a supprimé la facturation de 11 centimes l’appel, qu’il appliquait jusqu’alors, dans certains cas, sur sa ligne dédié aux demandeurs d’emploi.
Plus encore qu’avant la réforme, le consommateur doit être vigilant sur le prix des numéros surtaxés. D’autant que les sites web des professionnels ne sont pas toujours à jour : certains indiquent encore le numéro avec l’ancien tarif. Heureusement, un message gratuit d’information tarifaire doit être diffusé au début de chaque appel. Il est obligatoire.
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