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Prêts entre particuliers les escroqueries se multiplient

Prêts entre particuliers les escroqueries se multiplient

L’engouement pour le crowdfunding (financement participatif) et l’économie collaborative suscite une vague d’arnaques au crédit entre particuliers. Les emprunteurs se font soutirer des frais de dossier conséquents sans jamais obtenir le crédit promis.
 
Le mécanisme n’est guère sophistiqué. Un intermédiaire en ligne, qui se résume souvent à une simple adresse mail, sans site Web, propose un crédit à des conditions avantageuses : pas d’apport exigé, pas de conditions de revenus, taux attractif, réponse sous 24 h. Elle est toujours positive, et pour cause. Une fois le client ferré, les escrocs lui demandent de verser des frais de dossier de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros, de préférence par mandat cash, puis ils disparaissent.

La prospection se fait par mail ou sur les forums. Message type : « Je suis Monsieur Claude Guerin (ou Dominique Loubet, ou Christian Jacquot, etc.), un particulier qui offre des prêts aux particuliers qui ont besoin d’un investissement personnel avec un taux de 2 %. Le montant varie de 2 000 € à 800 000 €… »

Variante, un client satisfait recommande le prêteur : « Suite à de nombreux rejets de dossier par les banques, j’ai eu mon prêt entre particuliers grâce à Monsieur Rabault Jean-Claude. Il peut vous aider tout comme moi, vous qui êtes dans le besoin. Il est joignable au mail : Rabault@hotmail.com ».

Certains cas ne relèvent peut-être pas de l’escroquerie, mais ils incitent à la plus grande prudence. Le site www.particulier-credits.fr, par exemple, a une adresse en France et un numéro de téléphone fixe, mais il est injoignable et on peut lire des témoignages de mise en garde à son sujet sur les forums. Par ailleurs, il n’affiche aucun numéro d’inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS) et avance des promesses irréalistes (2 % tout compris en crédit immobilier, jusqu’à deux millions d’euros, sans apport).

Dans tous les cas, une adresse en France et un numéro de téléphone ne suffisent pas. Le numéro Siren ou Siret d’inscription au RCS est déjà un progrès, mais ce n’est pas une garantie  d’honnêteté.

Très peu de sociétés agréées
Le prêt entre particuliers est une activité légale, mais les prêteurs ne démarchent pas sur le Web. Ils passent par des plateformes spécialisées sérieuses, à l’image de Prêt d’Union, agréée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR).

Dans le contexte actuel, le recours à ces plateformes alternatives n’est pas un gage d’économie pour l’emprunteur. Aidées par des taux directeurs historiquement bas ( La Banque centrale européenne a abaissé le 10 mars son principal taux directeur à 0 % !), les banques font des offres très compétitives. Un acteur comme Prêt d’Union ne concurrence pas les banques, il les complète. Le Crédit mutuel Arkea est d’ailleurs un de ses principaux actionnaires. La plateforme récupère des emprunteurs peu fortunés, que les banques traditionnelles ne cherchent pas à fidéliser. Elle est en fait intéressante pour les riches particuliers qui avancent les fonds. À 7 % d’intérêt sur le crédit à la consommation, une fois déduite la commission de la plateforme, ils touchent près de 4 % de rendement annuel, ce qui est tout à fait honorable par les temps qui courent.

Forex : arnaque à l’échelle industrielle
Tir groupé sur le Forex. L’Autorité des marchés financiers (AMF), la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR) et le parquet de Paris ont lancé fin mars une alerte commune. Le bilan qu’ils ont dressé en commun lèverait les derniers doutes, s’il en subsistait. Les sites non régulés de spéculation sur les devises (Forex), ainsi que les sites d’options binaires, constituent une gigantesque arnaque. Le parquet de Paris évalue le montant des pertes frauduleuses dans ce secteur à 4,5 milliards d’euros en six ans ! La liste noire des sites non autorisés établie par l’AMF et l’ACPR comprenait quatre noms en 2010, ils sont 360 aujourd’hui ! Même les sites agréés sont à déconseiller. Selon une étude de l’AMF, sur quatre ans, 90 % de leurs clients avaient perdu de l’argent. Le total des pertes s’élevait à 175 millions d’euros, pour 13 millions de gains seulement. Pendant la ruée vers l’or, seuls les marchands de pelle ont gagné de l’argent, dit un proverbe américain. À l’identique, sur le Forex, seuls les sites s’enrichissent. L’AMF se dit désormais convaincue « que l’accès même des particuliers à ces outils très spéculatifs est dangereux ». Son président, Gérard Rameix, demande à ce que la publicité en ligne leur soit interdite, qu’ils soient agréés ou non. Les interdire purement et simplement serait encore plus simple, mais c’est une décision qui doit se prendre au niveau européen.

source  http://www.quechoisir.org/

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