Santé

Vernis à ongles du naturel en trompe l’œil

Vernis à ongles du naturel en trompe l’œil

Face aux composés toxiques susceptibles de se retrouver dans un vernis à ongles, des marques cosmétiques commercialisent des vernis « naturels ». Malheureusement, les analyses que nous avons menées sur deux d’entre eux confirment que, hors certification bio, les mentions faisant référence au naturel relèvent du pur marketing.
Solvants, plastifiants, résines, agent filmogène, parfums, colorants : difficile de trouver au rayon cosmétique pire concentré de chimie qu’un vernis à ongles. Proposer des alternatives bio est complexe, elles sont d’ailleurs relativement rares. Du coup, certains fabricants ont investi le créneau du « naturel », terme qui a l’avantage de ne pas signifier grand-chose et de n’être contrôlé par personne.

Dans ces conditions, les résultats des deux vernis surfant sur le naturel que nous avons analysés n’étonnent qu’à moitié. Kure Bazaar (Rouge flore) et Avril (Rouge vermillon no 33) sont parmi les trois produits de notre sélection les moins recommandables côté composition. Ils contiennent du styrène, perturbateur endocrinien de catégorie 1 (effets constatés in vivo) ; de la benzophénone qui montre des effets hormonaux chez le rat ; des métaux lourds, les sels de baryum, potentiellement toxiques pour le système cardiovasculaire et du formaldéhyde même si c’est en faible quantité. Pire, Avril est le seul de la sélection à contenir des phtalates, plus précisément du DEHP, perturbateur endocrinien avéré et toxique pour la reproduction, interdit dans ces produits depuis un règlement de 2009 entré en vigueur en 2013. La marque se vante pourtant d’être, entre autres, sans phtalates et sans formaldéhyde. Fraude ? Plus probablement une mauvaise maîtrise du process de fabrication, vu les niveaux de concentration. Mais pour les consommatrices, le résultat est le même.

Kure Bazaar aussi est supposé sans formaldéhyde alors qu’il en contient. La marque cultive son image « écolo de luxe » mais ce produit ne mérite nullement son prix (16 € le flacon de 10 ml). Beaucoup plus discrets dans leur marketing vert, Revlon (« sans formaldéhyde, toluène ni DBP [un phtalate, ndlr] », Yves Rocher (« couleur végétale ») et Kiko (« sans toluène, camphre, DBP et formaldéhyde ») ne sont pas non plus des modèles en matière de composition dans notre test de 16 vernis.

Un autre reproche peut être adressé à Avril : le titre très contestable donné à son site. Lorsqu’on tape le nom de cette marque sur un moteur de recherche, on tombe sur l’adresse url surmontée du titre : « Maquillage et produits cosmétiques bio à partir de 3 € ». Un tel slogan trompe l’internaute en laissant penser que tous les produits de la marque sont certifiés bio…

Fabienne Maleysson

suite source https://www.quechoisir.org/

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