Transformer des places gratuites en entrées payantes, c’est le tour de magie que réussit chaque jour le cirque Medrano. Aux quatre coins de la France, les spectateurs sont nombreux à se plaindre de cette pratique.
Vanessa attendait avec impatience cette soirée en famille au cirque Medrano, de passage dans sa ville de Fréjus (83). D’autant plus qu’elle avait réussi à se procurer des entrées gratuites. Mais une fois au guichet, c’est la déception. La caissière lui indique que les places gratuites disponibles sont déjà toutes prises et que, pour assister au spectacle, elle doit acheter des places au tarif habituel. Comme Vanessa, de nombreux bénéficiaires de ces places « gratuites » se plaignent, sur les forums Internet et auprès du réseau anti-arnaques, partenaire de l’UFC-Que Choisir, d’avoir dû, eux aussi, sortir leur portefeuille.
La technique est bien rodée. Quelques jours avant le passage dans une ville, les équipes de Medrano distribuent chez les commerçants et auprès des comités d’entreprise des bons donnant droit à une ou plusieurs entrées gratuites. Séduits par l’offre, les spectateurs sont, en général, nombreux à se presser devant le chapiteau avant le début du spectacle. Pourtant, rares sont ceux qui réussissent finalement à entrer dans le chapiteau sans rien payer. Parmi les raisons invoquées : le manque de places dans la tribune populaire, réservée aux places gratuites, ou bien l’impossibilité d’utiliser deux bons au sein d’une même famille. Pour ne pas décevoir leurs enfants, la plupart se résignent alors, à contrecœur, à acheter l’affiche-programme officielle du spectacle (5 € par personne) ou bien à payer une ou plusieurs places à plein tarif (23 ou 28 € pièce), indispensables pour pénétrer sous le chapiteau.
« À chaque spectacle, 200 places sont réservées à ces entrées gratuites, assure la direction du cirque Medrano. Par ailleurs, il est bien précisé sur les bons que ces places sont proposées dans la limite des places disponibles et que l’offre n’est pas cumulable avec d’autres invitations. » « Nous avons de mauvais retours de la part du public sur cette pratique qui cause un grand tort à tous les cirques, dénonce de son côté Gilbert Edelstein, le président du Syndicat national du cirque, qui demande aux victimes de prendre contact avec ses services (1). Nous avons alerté les autorités compétentes, pour le moment sans succès. »
Mais que fait donc Monsieur Loyal ?
(1) Syndicat national du cirque : 01 45 90 21 25 .
Cyril Brosset