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La clarté entre les laboratoires et les médecins n’est pas pour demain.

Les laboratoires et les médecins

 

Depuis le 1er octobre, les laboratoires doivent publier, sur leurs sites et sur celui de l’Ordre des médecins notamment, les sommes d’argent qu’ils versent aux professionnels de santé. Mais il y a des exceptions, et la présentation des données ne facilite pas l’information.

Le décret imposant la transparence des liens d’argent entre les professionnels de santé et l’industrie est entré en vigueur mardi dernier. Les laboratoires doivent donc avoir publié sur leurs sites et celui des ordres professionnels les sommes versées en 2012 et au premier semestre 2013 aux médecins, mais pas seulement : les étudiants, associations de patients, sages-femmes, infirmiers, pharmaciens et établissements de santé sont aussi concernés. Depuis trois jours, en sait-on plus sur les rapports entre Big Pharma et les médecins ? Pas sûr. Un coup d’œil sur le site de l’Ordre des médecins suffit à montrer que la transparence n’est pas pour tout de suite. Un onglet « données non exploitables » compile des informations envoyées par les laboratoires sans aucune mise en forme. C’est illisible. Pressé par les délais, le Conseil de l’Ordre n’a eu d’autre choix que de les publier telles quelles.

L’onglet « données exploitables » aboutit à des informations plus compréhensibles, et encore : en tapant « attia » dans la barre de recherche, on obtient des bouts d’un puzzle à recomposer. Les sommes versées à José Attia, pneumologue, ne sont pas rassemblées sous une même ligne, et celles accordées à Alain Attias ou David Attias apparaissent également. Il y a encore du boulot…

Sur les sites des laboratoires, il faut s’accrocher pour trouver les déclarations. Chez Sanofi, elles se trouvent sous l’onglet « engagement », à la rubrique « transparence des liens avec les acteurs de santé ». Servier a classé ses « liens avec les professionnels de santé » dans sa rubrique « groupe ». GSK est un peu plus direct, la « transparence des liens » apparaissant en page d’accueil. Aucun de ces trois industriels n’a pris la peine de mettre en place une recherche par nom. Ils proposent un unique document comportant une liste, alphabétique dans le meilleur des cas, où se mêlent toutes les professions de santé. GSK est retors, car il faut faire glisser le document sur la droite pour lire la colonne des montants. Si on le laisse tel qu’il s’affiche à l’ouverture, les sommes restent cachées.

Comme prévu par le décret, seules les sommes couvrant des frais de restauration, d’hôtellerie, de transport ou d’inscription à des colloques sont rapportées. Celles qui rétribuent la recherche ou des prestations de conseil ne sont pas publiées. Ces activités couvrent pourtant le plus gros des montants. L’essentiel de l’information est donc dissimulé. Seule une information exhaustive, concentrée sur un seul site, et présentée de façon à pouvoir effectuer une recherche par nom serait à même d’instaurer la transparence.

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