Des compléments minceur bourrés de médicaments dangereux
Des chercheurs de Toulouse ont acheté sur Internet 150 compléments minceur présentés comme naturels. Après analyse, plus de la moitié contenait des médicaments, de surcroît interdits en Europe.
Sur Internet, plus de la moitié des compléments alimentaires minceur contiennent des médicaments ! C’est ce qu’a constaté l’équipe du Pr Myriam Malet-Martino, du laboratoire de synthèse et physicochimie de molécules d’intérêt biologique de l’université Paul-Sabatier à Toulouse qui mène des analyses depuis 2006.
Ces résultats, que 60 Millions de consommateurs présente en avant-première, doivent être publiés prochainement dans une revue scientifique.
Des molécules dangereuses à la place d’extraits de plantes
Les chercheurs ont acheté sur Internet 150 compléments minceur et les ont passés au crible de la résonance magnétique nucléaire (une technique adaptée à l’analyse de mélanges complexes).
« Ils étaient tous annoncés “100 % naturels”, et donc censés ne contenir que des extraits de plantes ou, pour certains, des vitamines, des acides aminés et/ou des minéraux, explique le Pr Myriam Malet-Martino. En réalité, seuls 44 % étaient conformes. Les autres contenaient principalement de la sibutramine et de la phénolphtaléine, seules ou en association. »
Or ces deux molécules sont interdites en France depuis plusieurs années : la première parce qu’il s’agit d’un coupe-faim entraînant des complications cardio-vasculaires ; la seconde parce qu’il s’agit d’un laxatif considéré comme cancérogène.
Des accidents signalés en Allemagne et à Singapour…