Santé

Anticoagulants la facture s’annonce salée

Anticoagulants

 

Les médecins disposent depuis peu de deux nouvelles molécules – bientôt trois – pour le traitement préventif des accidents vasculaires. Beaucoup plus chères que le traitement classique, elles sont largement prescrites en dépit des appels à la modération exprimés par les pouvoirs publics.

C’est un véritable carton en pharmacie. Commercialisés depuis l’automne dernier dans le traitement préventif des thromboses (embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral), le Pradaxa et le Xarelto ont rapidement obtenu les faveurs des prescripteurs. En décembre 2012, environ 125 000 boîtes de ces anticoagulants (soit autant de personnes traitées) ont été délivrées, contre 50 000 en septembre ( 150 % en trois mois).
Selon la Haute autorité de Santé (HAS), 500 000 personnes à risque accru d’accidents vasculaires pourraient se voir prescrire l’un de ces médicaments. En quelques mois, les deux labos ensemble ont atteint 25 % de leur cible. Dans le même temps, les prescriptions d’anti-vitamines K (AVK), la classe d’anticoagulants utilisée depuis de nombreuses années, ont évidemment chuté.
Explosion des prescriptions
Et alors ? Et alors, un mois de traitement sous AVK coûte 3 à 7 € quand la boîte de Pradaxa ou de Xarelto est facturée de 71 à 76 €. D’après nos calculs, le surcoût du transfert des prescriptions d’AVK vers ces nouveaux traitements s’élèverait sur le dernier trimestre 2012 à une vingtaine de millions d’euros dont les deux tiers à la charge de l’Assurance maladie.
Ces dépenses supplémentaires sont-elles justifiées au regard de l’intérêt médical que présentent ces nouveaux médicaments ? Non, si l’on en croit les évaluations de la Commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS) qui a estimé « nulle » l’amélioration du service médical rendu par le Pradaxa et le Xarelto. Autrement dit, ces deux médicaments n’apporteraient pas de bénéfices aux patients par rapport aux AVK.
Pas si vite, rétorque une généraliste. Ces nouveaux anticoagulants sont bien moins contraignants à utiliser que les AVK : ils n’appellent pas de surveillance de « l’état de coagulation » du malade (moins de prises de sang, donc) ni d’éventuels ajustements de traitement.
Avantages mais inconvénients
Ce n’est pas rien, assure-t-elle : « J’ai une vingtaine de patients sous AVK. C’est autant de coups de fil chaque mois pour discuter des résultats et affiner la posologie, si les effets du traitement sont trop forts ou au contraire insuffisants. » Bref, avec le Pradaxa et le Xarelto, c’est moins compliqué pour le patient mais aussi pour le prescripteur.
Le Pradaxa présente par ailleurs une efficacité supérieure pour prévenir la survenue d’AVC. « Le bénéfice clinique est net, je ne vois pas pourquoi je ne prescrirais pas ce médicament, y compris en première intention », estime un cardiologue.
Revers de la médaille, la survenue d’événements indésirables graves, parfois mortels (en particulier des événements hémorragiques), sous Pradaxa est telle qu’au final, l’intérêt de ces molécules reste modeste selon la HAS. Les études montrent d’ailleurs que les nouveaux anticoagulants n’influencent pas le taux de mortalité parmi les patients traités (important au sein de cette population)………………

Source : http://www.60millions-mag.com/actualites/articles/anticoagulants-nbsp-la-facture-s-annonce-salee

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