Notre chronique Conso démarchage la fin justifie les moyens
Notre chronique de la conso parue dans Var Matin de Saint Raphaël du 16 avril 2016
Aujourd’hui : Démarchage la fin justifie les moyens
Les faits
M. A vit dans le haut Var comme nombre de consommateurs, il va tomber dans les filets de démarcheurs entreprenants.
A la manœuvre l’entreprise S d’Aix en Provence qui opère via une quinzaine d’agence en approchant les seniors pour leur proposer des prestations qui vont bien au-delà de la réfection de toitures car cette société fait aussi dans les fenêtres, le ravalement, l’isolation etc.
Convaincu de bénéficier de 4 000 € d’avantages fiscaux, M. A signe un bon de commande pour un ravalement et le changement de trois fenêtres .Le coût total, près de 17 000 €,est financé par un prêt affecté.
A savoir :
Lors de la négociation, il n’est pas rare que le démarcheur propose de financer l’opération par un crédit à la consommation affecté. A compter de la remise de l’offre de prêt (en général lors de la visite du commercial) le particulier dispose de 14 jours pour revenir sur sa signature. Au-delà, le consommateur est engagé même en cas de litige sur l’objet principal du contrat.
Si le travail a été très correct pour les fenêtres, le ravalement a été une catastrophe avec des ouvriers mal équipés et installés sur des échafaudages brinquebalants. M.A nous parle d’un travail mal réalisé, hors de prix.
Décidé et combatif M.A mène sa propre enquête sur cette entreprise en retrouvant notamment un ancien cadre démissionnaire qui lui explique les techniques de fraudes, le commercial justifiait les avantages fiscaux en mentionnant un organisme l’Adah une structure non officielle dont le nom ressemble fortement à l’Anah, Agence nationale de l’amélioration de l’habitat qui, elle, est une vraie structure publique !
Les commerciaux de ces agences abreuvent leurs interlocuteurs de chiffres simplistes pour les convaincre que l’opération leur coûtera très peu au final alors que toutes les prestations ne donnent pas droit à ces avantages.
L’ouverture du crédit ? L’offre de prêt peut être antidatée afin de contourner l’obstacle du délai de rétractation précise l’ancien cadre.
Autre technique :
Faire signer la réception des travaux alors qu’ils n’ont pas débuté. L’organisme de crédit peut ainsi débloquer les fonds et les verser à l’entreprise avec le danger de voir le travail mal fait ou l’entreprise disparaître, autre variante et pour faire illusion le commercial exige du client qu’il signe avec un autre stylo d’une autre couleur que celui utilisé pour parapher les autres pages.
C’est ce qui est arrivé à M.A. S’il a signé la réception des fenêtres une fois posées, la signature pour le ravalement a eu lieu sans qu’il ait commencé. Effaré notre adhérent découvre par la suite qu’une autre main avait signé pour lui !
Le dénouement
Furieux M.A suspend le paiement des mensualités mais poursuivi devant le tribunal d’instance par l’organisme prêteur il est condamné à rembourser son crédit.
L’antenne locale constate que de nombreuses plaintes contre la société S sont à l’instruction et observe avec regret que la plainte de l’adhérent pour escroquerie a été classée !
Nos conseils
Avant de s’engager il faut se renseigner, prendre connaissance de la proposition commerciale et ne la signer que lors d’un second entretien après réflexion.
Le commercial qui refuse de revenir sous des prétextes fallacieux doit être reconduit sans hésitation car l’arnaque est à votre porte…
AM