Le harcèlement téléphonique des faux partenaires d’EDF
Des démarcheurs se revendiquant de la « plateforme Bleu Ciel EDF » font pression sur les consommateurs, les appelant plusieurs fois par semaine – y compris le soir et le week-end. Découvrez que faire si vous êtes concerné.
« Je ne sais plus que faire pour que cessent les coups de téléphone répétés de la part de la plateforme Bleu Ciel EDF. Cela tient du harcèlement. » Pascale, mais aussi Françoise, Emmanuelle ou Jean-Paul nous ont tous contactés pour le même motif : un harcèlement téléphonique qui dure depuis deux, trois, voire six mois ou plus.
Tous ou presque sont dérangés plusieurs fois par semaine, parfois même après 20 heures ou le samedi. Au bout du fil, un démarcheur se présente comme « partenaire d’EDF », travaillant pour la « plateforme Bleu Ciel EDF », ou un intitulé avoisinant. Il vérifie qu’il s’adresse bien au propriétaire du logement. Puis il propose un rendez-vous pour faire des économies d’énergie, ou installer des panneaux photovoltaïques.
- Vérifier le numéro d’affiliation à EDF
« EDF ne réalise pas de démarchage pour proposer des solutions Bleu Ciel », nous a répondu le fournisseur d’électricité. A priori, ce n’est donc pas lui qui appelle. L’entreprise a bien un réseau de cinq mille professionnels de la rénovation « partenaires Bleu Ciel EDF ». Mais ils utilisent peu le démarchage par téléphone, assure-t-elle.
On aurait donc souvent affaire à de faux partenaires. Comment les repérer ? Les vrais professionnels sont censés communiquer au client leur numéro d’affiliation au réseau Bleu Ciel. Il est ensuite possible de contacter un conseiller travaux habitat d’EDF (au numéro surtaxé 39 29) pour vérifier leur appartenance au réseau.
- Faire jouer son droit d’opposition
Quant aux faux partenaires, EDF indique les traquer à partir des alertes des clients. Combien de signalements, depuis quand, avec quelles poursuites engagées ? EDF ne répond pas… Mais pour qu’elle puisse agir, l’entreprise souligne que le client doit recueillir le maximum d’informations sur la société qui l’appelle.
C’est ce que les personnes importunées doivent essayer de faire, en prenant exemple sur Jean-Paul. Ce dernier a multiplié les questions, réclamant le nom de la société, son adresse, les références de son partenariat et même son numéro Siren ou Siret (identifiant de l’entreprise ou de l’établissement). Il n’a rien obtenu, bien que le démarcheur soit tenu de s’identifier (dernier alinéa de l’article L. 121-18 du code de la consommation). Mais les appels ont cessé.
Tout consommateur doit pouvoir faire jouer son droit d’opposition à être prospecté. Il suffit, en principe, de le signaler à la personne qui appelle. Si les coups de fil persistent, il faut en savoir plus sur l’entreprise pour lui adresser un courrier et, éventuellement, saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) qui propose sur son site un outil de dépôt de plainte.