Expédia dans le collimateur
Les centrales de réservations hôtelières sont devenues incontournables dans le secteur du tourisme pour les consommateurs comme pour les hôteliers qui améliorent ainsi leur visibilité. Mais ces sites profitent de leur puissance pour imposer des clauses bien déloyales. Le gouvernement assigne Expedia, un des leaders de la réservation d’hôtel.
Cela fait déjà un certain temps que les centrales de réservations hôtelières sur Internet telles que Booking.com, Expedia.com, Venere.com ou encore Hôtels.com (propriété du groupe Expedia) suscitent des critiques tant de la part des consommateurs que des professionnels.
Les pouvoirs publics ont entendu certaines d’entre elles. Le 13 novembre, le gouvernement a annoncé avoir assigné le groupe Expedia devant le tribunal de commerce de Paris. Il lui reproche des clauses illicites détectées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) après analyse des contrats signés par les hôteliers pour figurer sur les sites Expedia.com et Hôtels.com.
Cette étude avait donné lieu à un avis de la Commission d’examen des pratiques commerciales (CEPC) qui déplorait à son tour l’existence de dispositions contractuelles entravant la liberté des hôtels et restreignant la concurrence. Une situation qui, au bout du compte, pénalise le consommateur comme le montre une enquête de Que Choisir, tout juste publiée. Elle révèle notamment que les prix affichés par ces moteurs de recherche sont loin d’être toujours aussi intéressants que cela.
Les investigations menées dans ce secteur ont mis au jour des clauses dans lesquelles les centrales interdisent aux hôtels de proposer directement à la clientèle des tarifs plus intéressants que les leurs. Autre clause épinglée, celle qui oblige l’établissement à confier au site de réservation la vente de la dernière chambre disponible.
Les ministres en charge du dossier (Tourisme, Consommation et Économie numérique) ont prévenu : à la suite d’Expedia, d’autres assignations pourraient être lancées dans les semaines à venir.