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Filtre à particules les moteurs essence aussi

Filtre à particules les moteurs essence aussi

Après le diesel, ce sont bientôt les moteurs à essence qui recevront un filtre à particules. En cause, le nouveau système d’injection qu’ils utilisent et les normes de plus en plus sévères.

Le diesel n’a plus le vent en poupe et les ventes de véhicules à moteur à essence ne cessent de progresser. Elles représentent aujourd’hui 43,3 % des ventes (1) de voitures neuves contre 35 % en 2014. Un revirement qui peut s’expliquer par la prise de conscience que le diesel n’est pas forcément adapté à la ville ; par le fait que les constructeurs automobiles se sont enfin décidés à produire des mécaniques modernes et performantes ; mais aussi par le durcissement des normes antipollution. En effet, alors que la norme Euro 6.b est applicable à tous les véhicules vendus depuis le 1er septembre 2015 , on parle déjà de la suivante, l’Euro 6.c qui devrait entrer en vigueur dès septembre 2017 pour les nouveaux moteurs, puis septembre 2018 pour tous les véhicules.

Nouveauté, les moteurs à essence seront soumis aux mêmes exigences que les moteurs Diesel. Car l’actuelle norme Euro 6.b autorise les moteurs à essence à injection directe à émettre dix fois plus de particules que les moteurs Diesel. Anticipant d’ores et déjà ce nouveau seuil, certains constructeurs ont décidé d’équiper leurs mécaniques de filtres à particules. Volkswagen l’a annoncé, PSA devrait faire de même prochainement et Mercedes l’utilise déjà sur l’un de ses modèles (S500). Donc, après le diesel dans les années 2000, c’est au tour des blocs à essence de recevoir le fameux FAP (filtre à particules), rebaptisé pour l’occasion GPF, pour Gasoline Particulate Filter (filtre à particules pour moteur à essence). Et, si le moteur à essence doit désormais être ainsi traité, c’est qu’il utilise un nouveau système d’injection : l’injection directe… comme celle que l’on trouve sur les diesel. Mais, cette solution, qui permet d’optimiser le fonctionnement des moteurs, a un effet pervers. Stéphane Raux, chef de projet connaissance et traitement des polluants à l’IFPEN (Institut français du pétrole énergies nouvelles), précise en effet que « si toute combustion entraîne la formation de particules, l’injection directe en engendre beaucoup plus qu’un moteur classique à injection indirecte ».

Plus simple pour l’essence

L’équipementier Faurecia, spécialiste des systèmes de traitement des gaz d’échappement, a été le premier à présenter en 2015 ce type de filtre pour moteurs à essence capable d’éliminer jusqu’à 90 % des particules. La mise en place de ce filtre n’aurait par ailleurs aucune incidence sur les émissions des autres polluants. Emmanuel Jean, maître-expert dépollution chez l’équipementier, précise toutefois que « le traitement des particules émises par un moteur à essence est beaucoup plus simple que dans le cas d’un moteur Diesel. La température des gaz d’échappement est plus élevée avec un moteur à essence ce qui facilite l’élimination des particules, la phase dite de régénération ». Plusieurs avantages à cela. Déjà, le GPF peut être fabriqué à partir d’une céramique synthétique meilleure marché (la cordiérite) et n’impose pas l’utilisation d’un additif comme c’est parfois le cas avec un moteur Diesel. Ensuite, la régénération est induite naturellement, lorsque le filtre est suffisamment chaud, simplement quand le conducteur relâche l’accélérateur ou en phase de pleine charge. Cette élimination quasi continue des particules limite la quantité à supprimer à chaque fois, ce qui n’engendre alors pas de surconsommation de carburant, comme cela peut être le cas avec un diesel.

Au final, le fonctionnement du GPF est totalement transparent…

Yves Martin

source https://www.quechoisir.org/

 

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