Energie Environnement

Gel des prix du gaz : les consommateurs le souhaitaient, Eric Besson l’a fait…

Gaz

«Dans l’attente des conclusions de l’audit demandé par le gouvernement à la Commission de régulation de l’énergie (CRE), il n’y aura pas d’augmentation des tarifs du gaz pour les particuliers au 1er octobre», a déclaré hier le ministre de l’Energie, Eric Besson, interrogé par l’AFP à la suite la lettre ouverte que je lui ai adressée. Pas de retour de flamme en vue, donc ! Enfin une bonne nouvelle. Il faut dire qu’en 18 mois, les ménages ont déjà subi une augmentation des tarifs du gaz de plus de 20 %. La demande de GDF-Suez d’une augmentation de 5 % au 1er octobre était une véritable provocation ! Si elle avait été acceptée , cela aurait entraîné une hausse cumulée de 250 euros en moyenne par ménage, ce qui ne s’était plus vu depuis le second choc pétrolier de 1979 ! La contrepartie à cette demande, à savoir l’élargissement de l’exemption de la hausse de 400 000 à 4 millions de personnes au nom de la précarité énergétique, n’était d’ailleurs qu’un aveu, une preuve supplémentaire du caractère insupportable de la flambée actuelle des tarifs de l’énergie pour l’ensemble des ménages.

Mais surtout, cette demande de GDF-Suez était totalement infondée car elle s’appuie sur une formule obsolète qui a déjà, rappelons-le, « légitimé » la dernière hausse de 5,2 %, actée au 1er avril, soit 5 jours avant l’annonce de la révision de la formule. En effet, la formule tarifaire indexe le prix du gaz sur les produits pétroliers. Or, GDF-Suez s’approvisionne en partie sur les marchés de gros du gaz, dont les cours ne cessent de baisser depuis deux ans et sont très inférieurs à ceux du pétrole. L’opérateur a d’ailleurs renégocié ses contrats d’approvisionnement pour qu’ils ne soient plus entièrement indexés sur les produits pétroliers. Comment admettre que le prix du marché gaz ait diminué de près de 70 % sur un an alors que, sur la même période, le prix supporté par les consommateurs ait lui augmenté de 20 % ? La révision de la formule tarifaire demandée à la Commission de régulation de l’énergie, et qui doit intervenir dans les prochaines semaines, doit donc impérativement aboutir à ce que la méthode de calcul corresponde au parfait reflet de la réalité économique des coûts d’approvisionnement de GDF-Suez, en comprenant au minimum 30 % du prix du marché.

A la suite de l’annonce d’Eric Besson, GDF-Suez a saisit le Conseil d’Etat. La victoire des consommateurs hier n’est donc qu’une étape qui doit être confirmée et, surtout, par une révision de la formule tarifaire qui garantisse enfin un juste prix du gaz, collant à la réalité des coûts d’approvisionnement de l’opérateur… Affaire à suivre !

Publié par Alain Bazot.

http://www.alain-bazot.fr/

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