Mutuelle choix et conseils dans notre chronique Conso
Notre chronique de la conso parue dans Var Matin de Saint Raphaël du 2 avril 2016
Aujourd’hui : Mutuelle choix et conseils
Mutuelle pour les retraités
Toutes les personnes qui envisagent de faire valoir leurs droits à la retraite d’ici peu (salariés, indépendants, professionnels libéraux, fonctionnaires…) peuvent être intéressées par une mutuelle senior. Il en va de même pour les retraités qui souhaitent changer de complémentaire santé.
Les garanties indispensables
- Hospitalisation (les dépassements d’honoraires médicaux et les frais pour chambre individuelle font très vite grimper la note).
- Appareillage auditif, équipements optiques et prothèses dentaires (très peu couverts par l’assurance maladie).
Les garanties ou options intéressantes
- Chirurgie réfractive des yeux, soins de pédicure et vaccins « exotiques » (non pris en charge par l’assurance maladie).
- Médecines douces (acupuncteur, ergothérapeute, ostéopathe…).
- Assistance en cas de maladie grave ou d’hospitalisation à domicile
- Accès à des réseaux de soins en optique ou dentaire notamment.
- Forfaits de remboursements qui augmentent au fil du temps pour récompenser la fidélité sur plusieurs années.
La réglementation
- Les salariés qui bénéficient d’un contrat santé collectif jusqu’à leur date de départ en retraite peuvent le souscrire à titre individuel : ils doivent en faire la demande à l’organisme assureur au plus tard dans les 6 mois à compter de leur départ de l’entreprise (loi Évin de 1989). Les garanties restent identiques et la prime de base – c’est-à-dire hors participation de l’employeur – peut augmenter dans la limite de 50 %. Pour une cotisation de base de 100 €/mois, avec une participation de moitié de l’employeur par exemple, un salarié qui payait 50 €/mois peut être amené à payer jusqu’à 150 €/mois lorsqu’il sera retraité !
- Si la hausse est plafonnée à 50 % pour l’ex-salarié, elle ne l’est pas pour son conjoint ou autres ayants droits, dans la mesure où ils étaient couverts par le contrat collectif.
- Comme toute autre personne, un retraité peut bénéficier de la CMU-C ou de l’ACS ( aide au paiement d’une complémentaire santé individuelle). À une seule condition : le total de ses ressources (pensions de retraite + autres revenus éventuels) doit être particulièrement modeste !
- Les travailleurs non salariés (indépendants, professionnels libéraux, gérants majoritaires non salariés d’une SARL…) qui partent à la retraite perdent l’avantage fiscal dont ils bénéficiaient jusqu’à présent (déductibilité des cotisations du bénéfice professionnel imposable, dans certaines limites).Les points de vigilance
- Prolonger la complémentaire de l’employeur n’est pas forcément intéressant. De nombreuses garanties deviennent inutiles (forfait maternité, orthodontie pour les moins de 16 ans, forfait contraceptifs oraux…) alors qu’elles continuent à faire partie du contrat, donc à coûter. Parallèlement, de nombreuses autres garanties deviennent indispensables (cure thermale, appareillage auditif…) alors qu’elles ne font pas toujours partie du contrat initial ou peuvent comporter des prises en charge plus limitées.
- La plupart des contrats comportent des limites d’âge au-delà desquelles il n’est plus possible d’adhérer. Celles-ci « démarrent » souvent à 60 ans. Tous ceux qui choisissent de se passer d’une complémentaire santé pour des questions financières, ne serait-ce que temporairement, doivent en tenir compte pour ne pas être définitivement exclus de la complémentaire santé.
Mutuelle pour jeunes et étudiants
Encore étudiants ou non, les plus de 18 ans qui doivent s’assurer seuls (demandeur d’emploi, en stage d’insertion professionnelle, en cours de création d’entreprise…) ou qui ne peuvent plus bénéficier de la complémentaire de leurs parents constituent une cible de choix pour les acteurs en présence. Les mutuelles jeunes se multiplient, les astuces marketing aussi.
Les garanties indispensables
- Consultations, pharmacie et hospitalisation à hauteur du ticket modérateur, suffisant si l’on consulte uniquement des médecins adhérant au CAS.
Les garanties ou options intéressantes
- Forfaits de remboursements qui augmentent au fil du temps pour récompenser le fait de rester assuré plusieurs années.
- Prise en charge de médicaments antipaludéens et de vaccins non remboursés pour ceux qui voyagent régulièrement.
- Accès à des réseaux de soins en optique ou dentaire notamment.
- Accès à un service expert d’informations et de « chat » sur la santé, les dépistages, etc.
- Existence d’une application mobile pour gérer au mieux dépenses et remboursements.
Les points de vigilance
- Le fait de pouvoir consulter dès à présent des professionnels de santé, médecins compris, sans avoir à faire d’avance d’argent en attendant la généralisation du tiers payant prévue pour fin 2017.
- Pour les soins les plus coûteux (optique, dentaire…), même lorsque la prise en charge se limite au ticket modérateur, l’absence de délai de carence est un point à vérifier. À défaut, aucun remboursement ne sera accordé.
- Les mutuelles pour « jeunes » ou « étudiants » tentent de se différencier en jouant notamment la carte de la prévention. Il ne s’agit que d’astuces marketing, les remboursements pour frais de contraception ou de sevrage tabagique par exemple étant très souvent anecdotiques.
En plus des grandes garanties de base généralement souscrites en version ticket modérateur, les contrats comportent de plus en plus d’options ou « renforts » de remboursement pour des soins ou appareillages (optique…) très peu pris en charge par l’assurance maladie.
Attirants, ces renforts « à la carte » doivent être choisis à la souscription. Problème : ils renchérissent immédiatement le prix du contrat qui devient donc moins compétitif. Pour remédier à cet inconvénient, certains contrats autorisent une souscription au fil de l’eau. Une démarche opportuniste qui comporte deux limites : une entrée différée dans la garantie du fait d’un délai de carence et à terme, une hausse de cotisation plus élevée car la garantie a été « consommée ».
AM