Œufs, soyez vigilant
Regardez les œufs d’une manière différente.
Cocorico trompeur
Le 10 octobre célèbre la journée mondiale de l’œuf. Mais pour les poules pondeuses élevées en cage, ce n’est pas la fête malgré les engagements pris par les producteurs dans le cadre de la charte « Œufs pondus en France ».
À la coque, en omelette, sur le plat, dans un gâteau… chaque Français consomme en moyenne quatre œufs par semaine. Riche en protéines, l’œuf est un aliment peu cher, facile à cuisiner. À l’achat, la date de ponte est le premier repère qui guide le choix du consommateur. Et si un sur deux est convaincu d’acheter des œufs de poules élevées en plein air, bien peu le vérifient à partir des informations portées sur l’emballage ou la coquille (lire encadré ci-dessous). D’ailleurs, un sur deux admet ne pas savoir comment reconnaître l’origine d’un œuf. Cette vérification, l’association L214 (1), qui œuvre pour la défense animale, l’a exercée en relevant les codes des œufs de poules élevées en cage (code 3) vendus dans 474 grandes surfaces. Au total, à partir de plus de 1 700 relevés toutes marques d’œufs confondues, L214 a dénombré 322 codes différents et constaté que, pour un tiers (105) d’entre eux, les œufs du même élevage se retrouvent dans différents canaux de distribution, sous plusieurs marques et à des prix variés. Ainsi, un œuf provenant du même bâtiment d’élevage de poules en cage peut être vendu aussi bien sous la marque Matines que Leader Price. Un autre affiché « 1er prix » dans un hypermarché est commercialisé sous l’intitulé « L’œuf de nos villages – Nos éleveurs ont du talent ». Un autre encore, vendu sous la marque Lustucru, est proposé en 1er prix chez Lidl…
Bannissez le code 3
En clair, le même élevage intensif de poules pondeuses en cage fournit les mêmes œufs à des marques différentes mais aussi aux gammes 1er prix, et alimente différents réseaux de distribution. Et les mentions « œufs frais », « première fraîcheur », « fraîcheur coque », « gros œufs datés » portées sur les boîtes ne garantissent en rien que les œufs ne proviennent pas d’élevages en cage. Pas plus que des images de paysages champêtres ou de poules gambadant en plein champ ne cautionnent des œufs fermiers. Et les mentions « extra » ou « extra-frais » ne s’appliquent que pour les œufs jusqu’au 9e jour après la date de ponte, sans garantie sur leur origine. Car, même si la production d’œufs bio progresse (+ 8 % en 2014), celle d’œufs provenant de poules enfermées dans des cages, malgré un recul de 3 %, représente encore la moitié des ventes.
Le 10 octobre célèbre la journée mondiale de l’œuf. L’occasion pour les producteurs français de lancer une charte d’engagement « œufs pondus en France », dont le but est de valoriser leur savoir-faire. Mais si ce label certifie la provenance géographique de l’œuf, il n’apporte aucune garantie quant aux conditions d’élevage des poules.
Sachez lire les codes
Plusieurs indications obligatoires renseignent sur l’origine de l’œuf.
Sur la coquille. Sur chaque œuf, le premier chiffre indique les conditions d’élevage :
0 = œuf issu de l’agriculture biologique (élevage en plein air, alimentation biologique à au moins 95 %) ;
1 = poules élevées en plein air (les œufs Label rouge ont le code 1) ;
2 = poules élevées au sol, dans des bâtiments fermés (9 poules au m2) ;
3 = poules élevées en cage (espace format A4 par volatile).
Les deux lettres suivantes indiquent le pays d’origine de l’élevage (ex. : FR pour France). Le reste du code identifie le producteur et le bâtiment de ponte. Est aussi indiquée la DCR (date de consommation recommandée), soit 28 jours maxi après la ponte, ou la date de cette dernière (pondu le…).
Sur l’emballage
Outre les indications portées sur la coquille, l’emballage mentionne le calibre :
XL (très gros) > 73 g ;
G ou L (gros) 63 à 73 g ;
M (moyen) 53 à 63 g ;
S (petit) < 53 g.
Sera ajouté le logo AB (œufs issus de l’agriculture biologique) ou le signe Label rouge si les œufs répondent au cahier des charges. Certaines boîtes précisent « nourriture des poules sans OGM ».