Alimentation

Etude sur la construction des prix pour le lait de consommation et le poulet

25 janvier 2011

Dans le contexte des hausses des prix des matières premières agricoles de 2007 et 2010.

Sommaire de l’étude et des propositions de l’UFC-Que Choisir sur le thème : "Etude sur la construction des prix pour le lait de consommation et le poulet dans le contexte des hausses des prix des matières premières agricoles de 2007 et 2010


INTRODUCTION :

Retour de l’inflation des matières premières en 2010 : les leçons de la hausse de 2007/2008 ont-elles été tirées ?

LAIT DE CONSOMMATION : les intermédiaires augmentent de 30 % leur marge brute grâce à la baisse des prix agricoles

1 – En rayon, une quasi absence de répercussion des baisses des prix agricoles

2000-2001 – Période de hausse

Hausse des prix sur-répercutée en rayon ( 5 c. au global)

  • 2001-2007 – Période de baisse


Baisse des prix non répercutée en rayon ( /- 0 c.)

  • 2007-2008 – Période de hausse

Hausse des prix répercutée en rayon ( 10 c.)

  • 2008-2009 – Période de baisse

2008 : Aucune baisse de prix répercutée pendant un an ( 1 c.)
2009 : la baisse de prix n’est qu’à moitié répercutée (-5 c.)


2 – Un cumul d’augmentation de marge de 1,6 milliard d’Euros subi par les consommateurs


3 – La responsabilité de l’industrie dans l’augmentation des prix


• Une progression des marges de l’industrie
• Un resserrement temporaire des marges de la distribution


4 – En 2010 : les marques nationales en tête des augmentations

POULET : 82 % d’augmentation de marge brute grâce à ‘l’effet cliquet’ !
1 – Le prix du poulet en rayon : un exemple typique « d’effet cliquet »

  • 2000-2001 – Période de hausse

Hausse des prix sur-répercutée en rayon ( 1 €30 au global)

  • 2001-2003 – Période de baisse

Baisse des prix faiblement répercutée en rayon (-28 c.)

  • 2003-2004 – Période de hausse

Hausse des prix répercutée en rayon ( 60 c.)

  • 2004-2006 – Période de baisse

2009 : la baisse de prix insuffisamment répercutée

  • 2007-2008 – Période de hausse

Hausse des prix répercutée aux ¾ en rayon

  • 2008-2010 – Période de baisse

Baisse des prix non répercutée en rayon ( /- 0 c.)

  • A partir de 2010 – Période de hausse

2 – Depuis 2000, une augmentation de marge cumulée de 8,4 milliards d’Euros
3 – En 2010, une remontée des prix due aux marques nationales

CONCLUSION :


Alors que l’on serait en droit d’attendre que les évolutions du prix de la matière première soient déterminantes dans le prix final du poulet et du lait, il apparaît en fait que les variations du prix aux consommateurs pour ces deux produits ne sont pas ou très peu liées à celles des prix agricoles.


La cause de cette évolution paradoxale est que les intermédiaires se sont affranchis de cette logique économique. En effet, la construction du prix final obéit aux deux règles suivantes : les hausses de prix agricoles sont systématiquement répercutées en rayon, alors que les baisses de prix agricoles ne sont pas ou mal répercutées. C’est ce qu’on appelle « l’effet cliquet ».


L’augmentation de ces marges brutes depuis 2000 est considérable, puisqu’elle représente 7,7 milliards d’Euros pour le poulet et 1,6 milliard pour le lait, intégralement subis par les consommateurs.


Alors que nous ne sommes qu’à l’aube d’une importante inflation des prix en rayon, et face à l’absence d’explications ou d’arguments probants de la part des intermédiaires, l’UFC-Que Choisir ne peut plus accepter ce mode de construction des prix qui pénalise systématiquement les consommateurs et demande :

  • que l’Observatoire des Prix et des marges identifie enfin les causes réelles de l’inflation des marges brutes de l’industrie et de la distribution,
  • que les Pouvoirs Publics instaurent sans délai un coefficient multiplicateur sur les prix des produits alimentaires bruts ou peu transformés.


ANNEXE :


Points méthodologiques : données disponibles pour l’évolution de prix du poulet.


Dans le cas des viandes de volaille, nous avons un problème méthodologique à résoudre. Ainsi, il n’existe pas d’indice des prix en rayon spécifique pour le poulet, car l’indice publié par l’Insee est global pour l’ensemble des volailles. Une difficulté supplémentaire est que les chiffres de l’Insee ne sont pas donnés en Euros par kilo, mais en indice, c’est-à-dire en pourcentage de variation par rapport à une référence égale à 100.

Pour les besoins de cette étude, nous avons tout d’abord vérifié que les variations des deux principales volailles (poulet et dinde) peuvent être considérées comme similaires. Sachant en outre que ces deux viandes constituent à elles seules constituent 85 % des viandes de volailles fraîches consommées en France, nous avons considéré que l’indice Insee IPC ‘volaille’ représente assez bien les variations du prix du poulet. Nous avons ensuite transformé cet indice en une valeur exprimée en Euros/kilo à partir de notre relevé de prix en rayon.

Pour le prix agricole, afin que la comparaison avec les prix en rayon soit pertinente, nous n’avons pas pris le prix du poulet vif, mais ce que représente le prix du filet compte tenu de sa proportion dans le poulet vif. Sur la base des données trouvées dans la littérature sur les rendements en viande du poulet, nous avons retenu une proportion de 15 %.

Télécharger l’étude complète : "Etude sur la construction des prix pour le lait de consommation et le poulet dans le contexte des hausses des prix des matières premières agricoles de 2007 et 2010" (PDF – 293 Ko)
N.B. : Retrouvez le Communiqué de Presse "Explosion des matières premières agricoles : le refrain de l’industrie et la distribution continue : marge à l’ombre !" relatif à cette étude.

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