Remplacement des compteurs électriques passage en force du gouvernement
A l’heure où l’expérimentation des nouveaux compteurs Linky rencontre de nombreux retards et difficultés techniques, l’Etat passe par-dessus les critiques avec un rouleau compresseur et publie en catimini un décret pour raccourcir l’expérimentation et pour généraliser ces compteurs communicants.
Pourtant, les objectifs assignés à l’expérimentation en cours sont loin d’être atteints : il s’agissait de tester le processus de déploiement, de dresser un bilan technique et de vérifier l’impact éventuel de Linky sur la maîtrise de la consommation d’électricité au 31 mars 2011 . Or, le planning de pose dérape, les compteurs disjonctent un peu trop facilement et la transmission des données ne se fait pas. Comment réaliser un bilan complet au 31 décembre 2010, c’est-à-dire trois mois plus tôt que prévu, avant la pose de l’ensemble des compteurs expérimentaux et sans même les tester pendant la période hivernale ?
La publication du décret du 2 septembre est une fuite en avant qui montre que l’expérimentation et la concertation organisées au sein de la Commission de Régulation de l’Energie n’étaient que simulacre.
D’autre part, sans revenir sur les réserves de la CNIL sur le traçage des usagers, l’UFC-Que Choisir, dès le départ, a critiqué les fonctionnalités du compteur Linky, pensé par et pour le distributeur ERDF et pas du tout au bénéfice du consommateur. Certes, il évite les surestimations de facture mais il ne présente pas d’avantages décisifs pour les consommateurs. Contrairement à l’engagement pris dans la loi Grenelle 1, il ne leur permet pas de « mieux connaître leur consommation d’énergie en temps réel et ainsi de la maîtriser ». Et surtout, son coût élevé (entre 120 € et 240 € par compteur, vs 80 € en Italie, financé par le fournisseur Enel) est laissé à la seule charge du consommateur.
Le compteur Linky entre dans les coûts de gestion du réseau, qui seront effectivement répercutés sur les utilisateurs, non par une facture individuelle d’un montant de 240 euros, mais par prélèvement mensuel de l’abonnement augmenté de 2 euros pendant 10 ans.