Rénovation énergétique méfiance avant de s’engager par Alain Bazot
Président de l’UFC-Que Choisir
Diagnostiqueurs défaillants, pratiques commerciales douteuses, travaux non exécutés ou mal coordonnés… Maintes fois dénoncés par l’UFC-Que Choisir et ses associations locales, qui croulent sous les litiges, les abus en matière de rénovation énergétique sont légion. Et la gabegie des crédits d’impôts accordés pour ces travaux noircit encore le tableau. Sur la période 2005-2013, les pouvoirs publics ont versé 15,6 milliards d’euros pour la rénovation énergétique. Pour un résultat quasi nul : le nombre de rénovations performantes n’a pas dépassé 300 000 logements, alors que l’ambition était de 500 000. Et le projet de loi de finances pour 2016 ne va pas modifier la donne. Il se contente de réformer le Cite (Crédit d’impôt pour la transition énergétique) à la marge sans le corriger en profondeur afin de tenir compte du niveau de performance obtenu par les appareils et/ou les matériaux. Encore plus aberrant, la récente loi sur la transition énergétique retire au consommateur toute garantie sur la performance énergétique promise par l’artisan pour une rénovation ou une construction, validant ainsi l’irresponsabilité des professionnels. En attendant que les pouvoirs publics, plus soucieux de communiquer sur la COP 21 (21econférence sur le climat), prennent enfin le problème à bras-le-corps, l’UFC-Que Choisir recommande aux consommateurs d’être très vigilants avant de s’engager dans des travaux de rénovation énergétique.