Les médicaments pour le rhume
Une prescription médicale sera-t-elle nécessaire pour obtenir des médicaments contre le rhume ? C’est ce que propose la Commission nationale de pharmacovigilance. Ce n’est qu’un avis consultatif que l’Agence du médicament pourra suivre ou non mais qui remet indirectement en question l’intérêt de ces médicaments (Actifed, Dolirhume, Rhinureflex) pour une affection aussi banale qu’un rhume.
Un rhume ? Vite, un médicament contre le rhume ! Ce geste est d’autant plus facile que les Actifed, Dolirhume, Rhinureflex et autres sont en vente libre. Les choses pourraient changer avec l’inscription de ces décongestionnants sur la liste des médicaments délivrés uniquement sur ordonnance. Ces spécialités, qui ont pour point commun de renfermer de la pseudoéphédrine, ne sont en effet pas inoffensives. Leurs effets indésirables, s’ils sont rares, peuvent être très graves : hypertension ou angine de poitrine sur le plan cardio-vasculaire, convulsions, troubles du comportement voire attaque cérébrale (AVC) sur le plan neurologique. Ces inconvénients ne sont pas nouveaux. Fin 2011, l’Agence du médicament avait déjà rappelé les précautions de prise de ces vasoconstricteurs : pas chez les moins de 15 ans, pas plus de 5 jours de traitement, pas chez les personnes ayant des antécédents cardiaques etc.
Avis consultatif
Le 20 novembre 2012, la Commission de pharmacovigilance a fait un pas de plus en rendant un avis selon lequel ces comprimés ne devraient plus être disponibles en vente libre. Cette proposition est logique : les autres décongestionnants, en spray ceux-là (Dérinox, Rhinofluimicil…), sont déjà réservés à la vente sur ordonnance. Mais cet avis n’est que consultatif. Pour être effectif, il doit être confirmé par une décision du directeur de l’Agence du médicament, libre de le suivre ou non. L’Agence nous a précisé que les mesures pourraient être modulées en fonction du produit. Il est probable que les conditions d’accès au Sudafed (pseudoéphédrine seule) soient restreintes car il est soupçonné d’être détourné pour fabriquer des stupéfiants. Mais rien n’est décidé pour les autres produits. L’Agence ne semble d’ailleurs pas vraiment pressée, exprimant la crainte de voir les salles d’attente des médecins engorgées par des personnes atteintes d’un simple rhume.
Médicaments pas indispensables
Au tournant de l’hiver, la banalité de cette affection doit être gardée en tête. La consommation des médicaments décongestionnants – qu’ils soient en vente libre ou sur prescription – s’est banalisée alors qu’ils devraient, en règle générale, être évités. Leurs effets indésirables sont très, voire trop, importants en regard de leur efficacité. La revue médicale Prescrire en déconseille tout simplement l’usage. Il faut savoir qu’ils n’accélèrent même pas la guérison du rhume. Au mieux débouchent-ils le nez… Dans cette optique, des lavages réguliers avec du sérum physiologique (en spray ou dosettes) peuvent être essayés. Contre les maux de tête, un antidouleur simple (ibuprofène ou paracétamol) fait l’affaire…