Téléviseurs les normes et décryptage
Entre innovations et options inutiles
« Full HD », UHD, écrans géants et incurvés… les téléviseurs ne cessent d’évoluer. En fin d’année, les ventes connaissent généralement un petit pic. Décryptage pour éclairer le consommateur dans la jungle des discours marketing.
En 2015, les ventes de téléviseurs devraient se situer autour de 5,5 millions d’unités ! Mieux qu’en 2014 (+ 5 %), mais loin des records des années 2010 où 9 millions d’appareils avaient trouvé preneur. Il est vrai qu’à cette époque, la France connaissait une révolution audiovisuelle avec le passage au « tout TNT » (télévision numérique terrestre) qui avait obligé des millions de foyers à changer leur équipement.
Ce cap franchi, les industriels n’ont cessé d’innover afin d’entretenir la dynamique, ou, tout du moins, d’éviter une trop grosse chute des ventes. Les Français ont alors entendu parler de la haute définition, la HD qui s’est installée sur de nombreux téléviseurs… À cette époque, très peu de contenus étaient tournés dans ce mode. Aujourd’hui, si la HD peut être reçue sur quasiment tout le territoire, seules 11 des 25 chaînes de la TNTont adopté ce mode de diffusion.
Les industriels ont pourtant déjà franchi une nouvelle étape avec l’ultra-haute définition (UHD) présente sur les écrans les plus larges ! Elle offre une définition de l’image quatre fois supérieure à la HD classique, ce qui explique pourquoi elle est aussi appelée 4K.
Problème, les contenus tournés en UHD demeurent encore limités. Et ce n’est pas avant l’horizon 2020 qu’une poignée de chaînes devrait y passer.« C’est sûr : ce mode va réellement se développer », assure néanmoins François Caroff, directeur marketing de TPVision, fabricant taïwanais qui produit des téléviseurs, notamment sous la marque Philips.
L’UHD ne devrait donc pas être appelé à connaître le sort de la télévision en relief, la 3D. Lors de son lancement il y a environ quatre ans, elle était présentée comme une innovation majeure. De très nombreux téléviseurs 3D ont alors été commercialisés, avec force campagnes de publicité à l’appui. À l’arrivée, ce fut un « flop », faute de contenus tournés en 3D… et, aussi, parce que le téléspectateur rechignait à porter des lunettes spéciales. « On aura de moins en moins, voire plus du tout d’écrans compatibles 3D », admet François Caroff. De fait, certains des récents modèles testés par Que Choisir l’ont d’ores et déjà abandonnée.
Autre innovation, la télé connectée dite « Smart TV ». Elle permet d’accéder au portail de services propre à chaque fabricant (vidéo à la demande, jeux, connexion directe à Youtube, à la météo…) et de surfer sur le Web depuis son téléviseur. Une fonction, là encore, survendue ? La question peut se poser lorsque l’on sait que de nombreux ménages reçoivent la télévision via la box de leur FAI… qui propose déjà des services similaires.
Des écrans plus grands et plus fins
Côté design, les évolutions sont également nettes. Écrans de plus en plus grands (ceux de 1 mètre de diagonale deviennent « la norme » dans les salons) et de plus en plus fins. Dernière trouvaille de certains fabricants : proposer de larges téléviseurs avec une forme incurvée. Très chers, ils sont censés envelopper le téléspectateur lorsqu’il regarde un film ou une émission. En réalité, selon les experts de Que Choisir, les effets sont limités !
Face à tous ces bouleversements, le téléspectateur moyen (il passe environ 3 h 45 par jour devant son écran) sous-utilise souvent son appareil… même si les fabricants comme TPVision nous assurent qu’il« deviendra, tôt ou tard, l’appareil multimédia central de la maison ». En attendant, on l’allume encore essentiellement pour regarder les programmes des chaînes de télévision, sa « mission » première.
Et ça tombe bien : cette tâche essentielle est de mieux en mieux remplie ! La généralisation des écrans LED, une déclinaison du LCD, s’est ainsi traduite par une image qui, globalement, gagne en qualité comme le montrent les résultats de nos essais comparatifs téléviseurs, régulièrement remis à jour.
Du mpeg 2 au mpeg 4
Mais si les consommateurs se sentent perdus au moment de changer de téléviseur, une énième évolution pointe déjà le bout de son nez. Les foyers qui sont encore reliés à l’antenne râteau pour au moins l’un de leurs téléviseurs – ce qui en fait tout de même 13 millions – vont devoir s’adapter à une nouvelle norme (1).
Actuellement, deux modes de diffusion hertzienne coexistent : le mpeg 2, qui est la « version » standard et le mpeg 4, celle de la HD. Au 5 avril 2016, le mpeg 2 s’éteindra. Il sera par conséquent nécessaire d’avoir un équipement compatible avec le mpeg 4. Aussi le particulier doit-il vérifier que son poste est bien HD ou Full HD. Depuis décembre 2012, tous les téléviseurs mis sur le marché le sont. Les modèles plus anciens pourront continuer de fonctionner à condition d’y brancher un adaptateur mpeg 4 vendu dans le commerce à partir de 30 €…