La vente dite « à la postiche » se caractérise, dans de nombreux cas, par un processus et une mise en scène particuliers visant une clientèle ciblée, notamment des couples âgés.
Après avoir été démarchés par téléphone ou par courrier, les consommateurs sont invités à assister à une présentation « exceptionnelle » d’articles de fabrication artisanale ou de produits des arts culinaires. L’invitation est accompagnée d’une offre de « cadeaux » à venir retirer sur place, par exemple, une « assiette décorée pour Madame » et un « assortiment de vins de Bordeaux pour Monsieur ».
Les lieux de vente sont des tentes ou petits chapiteaux aménagés sur le domaine public dans lesquels les vendeurs, au bout d’une longue période d’argumentation commerciale, incitent les « invités » à commander des articles à des prix « exceptionnels », parfois en versant un « acompte ». En réalité, les prix des articles proposés sont, la plupart du temps, supérieurs à leur valeur constatée sur le marché.
Les 135 contrôles effectués en 2002 par la DGCCRF sur ce type de pratiques ont permis de dresser 29 procès-verbaux (soit un taux d’infraction de 21%), ce qui confirme que ces ventes sont souvent réalisées dans des conditions irrégulières, par des entreprises spécialisées dans cette activité et agissant dans plusieurs régions.
Les principales infractions relevées concernent le démarchage à domicile (perception d’une contrepartie financière sous forme de chèque ou d’argent liquide avant le délai de rétractation légal de 7 jours), la vente au déballage (défaut d’autorisation) et la publicité mensongère ou de nature à induire en erreur (par exemple, pour des produits faussement présentés comme « porcelaine de Limoges », ou d’ »artisanat »…).
Les ventes « à la postiche » se résument souvent en arnaques visant des clients en position de faiblesse ou mal informés, amenés à passer des commandes dans des conditions abusives.
Ces ventes font l’objet d’une vigilance particulière de la DGCCRF, en collaboration avec les autresservices compétents. Les maires ont été sensibilisés à la nécessité
d’examiner avec attention les demandes d’autorisations de ventes au déballage, afin de mieux protéger les populations fragiles, les plus exposées à ce type d’arnaques.
DGCCRF : Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes qui est devenue depuis le début 2011:
DDPP : Direction Départementale de la Protection de la Population