Viande de cheval : la France mise au pas par l’Europe
Alors que le scandale de la viande de cheval continue d’occuper le devant de la scène médiatique avec les retraits opérés aujourd’hui par Nestlé, les déclarations de la présidence de l’Union européenne et de la Commission de la semaine dernière ont vraiment de quoi laisser sur sa faim ! Après un conseil informel des ministres de l’agriculture, l’exécutif européen et la présidence irlandaise ont fait plusieurs annonces… pour le moins décevantes ! L’Union européenne ne voit dans le scandale des plats préparés qu’une affaire de fraude à l’étiquetage qu’il faut démonter, et pas une faille dans l’information des consommateurs ! Les propositions sont donc loin, très loin d’être à la hauteur de l’enjeu ; le commissaire en charge de la protection des consommateurs, Tonio Borg, a avancé trois axes : coordination des enquêtes pénales par Europol, recommandation de la Commission de contrôles intensifs par les Etats membres (sachant que les recommandations n’ont aucune force contraignante !), et accélération du calendrier de rendu du rapport de la Commission sur l’étiquetage des produits transformés. Bon d’accord, et ?… Et c’est tout ! Pas la plus petite avancée sur l’amélioration de la traçabilité et de l’information du consommateur !
La France réclamait pourtant en amont de la réunion une évolution de la législation européenne (défendue par l’UFC-Que Choisir) afin que l’étiquetage porte mention du pays d’origine de la viande aussi dans le cas des produits transformés, tels que les plats cuisinés. Dans la foulée des annonces européennes, Stéphane Le Foll et Benoît Hamon semblaient se satisfaire des «avancées » obtenues. Le ministre en charge de la Consommation a tout de même réaffirmé que l’indication du pays d’origine de la viande serait « un progrès» ; et le ministre de l’Agriculture de renchérir que « moins on laisse d’espace aux tricheurs, mieux c’est ». Après cette occasion manquée d’obtenir plus de transparence, les ministres français ont indiqué qu’ils continueraient à faire pression… l’UFC-Que Choisir, conviée à une réunion demain soir sur le sujet, compte bien les y aider !